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Estrella Oscura
29 octobre 2007

Fragment mercurien

L'indolent matin pour s'encanailler du silence, et perce.
Il s'immisce avec son sabre imparfait et tendre au coeur de ma fente avide de soleil. Le ciel est le lit vierge. Tout reste à étreindre ou à coucher dans le rythme effréné d'une presque immobilité d'apparence : les ombres chinoises, morceaux d'épingle des arbres noirs s'animent à l'abri du voyeur trop vide pour sentir ; une pie a sauté d'une branche, la queue en panache, arquée dans le mouvement du trapéziste.
Ce trapèze feuillu, humble en majesté, il s'en faut de peu pour qu'il tombe ou tienne l'équilibre entre deux lumières, au passage de l'éveil, l'incendie mystérieux.

Et il tient. Il s'oublie surtout, les figures laissent passer l'esprit, oublient de ces pensées (je n'entends pas l'oubli de la mémoire mais celui de la Raison, des dogmes et des convenances ; une rature rousse dans la préciosité d'ordre)
Oublier ainsi, le col remonté jusqu'aux oreilles et jouir, puisque tout est là, du soleil qui pénètre profond à l'intérieur et me découvre telle que je m'ignorais.

Automne, saison des faunes, ces aimables amants qui baisent la part inconnue de l'humain et la soulève sous le vent.
Je me laisse aimée secrètement alors, ma corne unique frémie de la journée neuve.


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