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Estrella Oscura

19 décembre 2007

Morceaux Poétiques

Le long de la barre, un nom violent
Le tracé du soleil
dépose un arc de feu

*

Ta main invisible au centre de l'éclair-dieu attise une seule ombre d'un doigt brut

*

La tête coupée goutte sa dignité
qui s'échappe et crie comme folle ;
la main tient le feu


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19 décembre 2007

Morceaux Poétiques

Elle glisse comme une étrangère le long des meurtres palis de sa mémoire.

*

J'avance aussi les poches trouées
Rien ne fuit,
et les doigts se mordent surtout les doigts

*

Je plonge dans la mer blanche que mes yeux regardent à vide au bord d'un hiver d'où la mer plonge en elle-même.


1 décembre 2007

C'est peut-être le vent, ce courant mou, violent,

C'est peut-être le vent, ce courant mou, violent, d'une vie parfaitement cachée, qui me donne le plus envie de m'étendre.

Je suis là, je ne suis qu'une feuille, je passe, l'air de rien, l'air naturel, au dessus du fleuves, de ses vaguelettes illusoires.

Où suis-je ses vaguelettes ?


1 décembre 2007

Morceau poétique

Journée vague sous le vent
où nous sommes feuilles
sans plus de corps


1 décembre 2007

Morceaux poétiques

Toi que je voudrais
si exactement bercer
Tu te tiens trop droit,
tu es la foudre.

*

Je suis un temps de boue
à moi toute seule, pendue par le menton
sur l'équilibre des éclairs-dieux

*

Elle s'accroche au fil tendu
sous l'arc fier du bâtiment
et tinte du son triste des cloches rouillées

*


Elle et son petit chapeau vert
tendre sous le gris
gambade sur les pavés impairs de la cathédrale


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1 décembre 2007

Morceaux poétiques

Elle poursuit la boucle immuable
à son tour
Sale l'herbe sombre
des rêves d'amants

*

Je pars à la renverse
dans l'écrin de ton retrait
et dors sur la lettre morte

*

La route devient chemins
où la boue englue nos pieds
Très loin

*

La désespérance n'est pas le silence
mais lorsqu'il devient muet
où l'écrin du monde ne parle plus ;
elle attend sur le trottoir

*

Ce soir la bête est grande ouverte
morte doute
et le membre se lève
droit sous sa pression

*

La fureur s'affirme et je faillis
s'enlise dans le très,
la raideur du non-mot

*

Sa main la mort affirme le fruit du corps cru
si pleine liquide de raideur solitaire

*

Les cercles noirs ne descendent plus
dans ce jour/nuit qui crisse
Nous sommes déjà au fond

*

Et soudain dans le fond de mon bureau
J'entends un bruit d'horloge ;
de crocodile

*

Hors des mères
Dedans tout à fait
La solitude écroce

*

Je suis saoule ; la terre
humide tombe en paquets,
un ruban autour du cou


15 novembre 2007

Poème chinois

Froide nuit
Jie Xi Sī (1274 – 1344)


Entre les étoiles éparses gel et givre emplissent l’espace,
Baignent la lune, détrempent les arbres si peu.
Dans la maison vide, quelqu’un ne dort pas ;
Par moment, un bruit : une feuille chute.

10 novembre 2007

De la perméabilité aux flux du monde

Il est des jours où je tombe, je glisse et m'ennuie.
Mais je tombe tout doucement comme sur une pente très douce, sur une couverture de laine ou en velours.
Un retour au ventre de la mer, ou un morceau de nuage.
Une chute un peu comme un envol et l'étreinte de l'air autour se fait caresse douloureuse mais caresse toujours.

Tout me traverse et fuit et, tandis que mes sens sont perméables aux flux du monde, il en passe parfois de si forts, qu'il ne me parait possible d'en goûter que le flottement froid qui submerge, une vacante désespérance.

Ainsi que tout le reste, mon identité flotte et s'évapore dans le flux perpétuel. Un nom n'a plus de raison d'être, de pouvoir quelconque, il n'est que l'effort vague pour pêcher ce qui ne peut l'être.
Je n'ai donc plus du nom, et de même, les noms de tous s'en vont.

Etre si avidement perméable me soumet au danger de la noyade. Ces vagues de sensations qui animent et bercent mes secondes, les illuminent même bien souvent, peuvent être de bien cruelles ennemies : Ici, lorsqu'une tempête fait rage soudain et que le silence roule avec fureur l'écume de ses profondeurs, alors je ne suis plus qu'un grain de sable impuissant, perdu dans le mouvement abyssal.

Et ce devient une errance très douce. Il n'y a pas de douleur fulgurante, avilissante, acharnée. Le flux m'entraîne, soumettant ma volonté à sa force motrice.
J'ouvre la fenêtre avec le geste bleu du matin, écarte les rideaux.
Fais chauffer un thé.
Evolue dans les rues. Vogue, flotte.
Je me sens à peine.
Je me sens ne pas être.

"Mrs Dalloway said she would buy the flowers herself"

Je me sens d'humeur à m'envoler et depuis ce matin, cettephrase me trotte dans la tête en rond.
En rond, elle tourne, me fascine, aère d'aucunes des formes vivantes alentours. Qui est là, qui ne l'est pas. Cette phrase, la sournoise, me caresse.

"And then, thought Clarissa Dalloway, what a morning - as if issued to children on a beach.
What a lark ! What a plunge !"

Seulement ça : What a morning !
Qui se lève puis se baisse inlassablement.
Et de même à l'image du temps, je m'étire, m'élève pour retrouver ensuite le bas.
Rien ne dure pourtant. Pas même le bas.
Et ainsi, à nouveau l'élévation prochaine.
Le jeu de yoyo incessant.
Equilibre, équilibre. Toujours et le plus dur.

Mais ce bas, qui revient assidu, ne glisse-t-il pas en moi, à force de retour, des souffles froids qui s'emprisonnent profondément ? S'attachent à mes os et les glacent ?
Me donne le goût terrible de la submersion, de l'oubli de soi dans ce qui n'a ni goût ni odeur, dans la futilité de l'existence.
L'addiction à la mer ; à l'évanouissement.
Je ne suis peut-être plus tout à fait une femme en certains jours mais deviens ce flux qui me noit.

"She sliced like a knife through everything ; at the same time was outside, looking on. She had a perpetual sens, as she watched the taxicabs, of being out, out, far out to sea and alone ; she always had the feeling that it was very, very dangerous to live even one day"


9 novembre 2007

Fragment poétique

Tu veux te noyer ?
Aussi, jette-toi à l'amer
du fruit et de ses fureurs


9 novembre 2007

Fragments poétiques

La colonne se tord nue
mue par une force qui la dépasse,
la perce.
Rien ne se voit à la surface.

Le fil est là

*

Glace chaude. Fusion crachée!
A s'en frapper la tête
contre le mur de la cathédrale


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